Les Compagnons de la Libération
Lorsque le 23 janvier 1946 est signé le décret de forclusion de l’Ordre de la Libération, le nombre des Compagnons de la Libération s’élève à 1 036 personnes auxquelles il faut ajouter cinq communes françaises et dix huit unités combattantes. Parmi ces 1 036 Compagnons, 270 ont été nommés à titre posthume et 50, déjà Compagnons, sont morts au combat ou en service commandé avant la fin de la guerre. Un peu plus de 700 d’entre eux ont survécu à la guerre.
Presque les trois-quart des Compagnons de la Libération sont issus des rangs de la France libre et un quart des rangs de la Résistance intérieure.
Des origines multiples
Il faut souligner la variété extrême des Compagnons tant sur le plan social que religieux ou politique. On trouve parmi les Compagnons de la Libération des étudiants, des militaires, des ingénieurs, des paysans, des industriels, des hommes de lettres, des diplomates, des ouvriers, des membres du clergé, des tirailleurs africains, des magistrats ou encore des médecins.

Alexandre Krementchousky
Docteur en médecine d'origine russe il est affecté comme médecin à la 1ère Compagnie de chars des FFL, il participe à l’opération de Dakar puis, en novembre 1940, à la campagne du Gabon.
Avec son unité, il opère en Syrie en juin 1941.Affecté à la section médicale du 501e Régiment de Chars de Combat (501e RCC) de la 2e DB du général Leclerc, le médecin-capitaine Krementchousky débarque en France le 1er août 1944 à Saint-Martin-de-Varreville.
En Normandie, le 17 août, il n'hésite pas à suivre en jeep les éléments d’attaque, ramassant les blessés et les ramenant immédiatement au poste de secours, sauvant ainsi de nombreuses vies. Il se distingue de nouveau lors des combats devant la prison de Fresnes le 24 août. Il est naturalisé français en octobre 1945.


Serge Ravanel
En avril 1941, il prend contact avec le général Cochet qui l'inscrit dans son mouvement de Résistance. Il rejoint ensuite le groupe des journalistes de la revue Temps Nouveaux qui vient d'être interdite par le Gouvernement et est animé par Stanislas Fumet. Plus tard, en décembre 1941, il crée son propre groupe de résistance. Il est nommé par le général Koenig, le 6 juin 1944, chef régional de l'ensemble des forces militaires régionales de la Résistance qui sont désormais réunies sous le nom de "Forces françaises de l'Intérieur". Les FFI possèdent un effectif d'environ 50 000 hommes et Serge Ravanel est nommé au grade de colonel FFI.
Dans cette nouvelle responsabilité, il développe l'organisation des FFI dans toute la région et en impulse l'unité ainsi que l'aptitude au combat. Il encourage le combat permanent de guérilla.


Pierre-Louis Dreyfus
Profondément patriote, il n’admet pas la défaite. Avec un groupe d’amis et de voisins de Saint-Jean Cap Ferrat parmi lesquels Emile Laffon, Jacques Bounin et Emmanuel d’Astier, il cherche le moyen d’agir.
En 1941, il entre en contact avec la Résistance et plus particulièrement avec le colonel Vautrin sous les ordres de qui il s'occupe de coordonner les groupes de résistance dans le sud de la France au sein du mouvement Front National.
Evadé de France par l'Espagne le 18 décembre 1942, il atterrit en Irlande via Lisbonne en hydravion avant de parvenir en Angleterre en janvier 1943. Il effectue, sous le pseudonyme de Pierre Heldé, jusqu’en mai 1945, 81 missions de bombardement sur le front de l'Ouest (Belgique, Hollande, Allemagne). Il totalise 185,5 heures de vol de guerre et reçoit quatre citations pour son « activité inlassable » et ses « belles qualités professionnelles, militaires et morales » à l’occasion de ces opérations. Il est ensuite affecté comme représentant de l'Armée française auprès de l’Etat-major de la 137 Wing de la Royal Air Force.


Alain de Boissieu


Fred Moore


Pierre Rateau
Mobilisé en 1939 comme maréchal des logis, il est affecté à un parc d'artillerie dans les Vosges. Désireux d'agir, il passe le brevet de chef de section et est nommé au 60e Régiment d'Artillerie. Il combat avec bravoure au Donon dans les Vosges jusqu'à l'armistice et reçoit la Croix de Guerre. Fait prisonnier, il est interné à Strasbourg ; transféré en Prusse-Orientale, il refuse de travailler. Fin mars 1941, Pierre Rateau se fait envoyer dans un Kommando de travail à Lyck et parvient à s'évader la nuit de son arrivée, par -30°. Il est interné à Mitchourine où il retrouve 180 Français emmenés par Pierre Billotte, avec lesquels il est libéré et rejoint l'Angleterre, le 9 septembre 1941. Après un passage au camp de Camberley où il s'engage dans les Forces Françaises Libres sous le nom de Henri Poily, il est affecté au Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA), les services spéciaux de la France Libre et reçoit un entraînement dans les camps de l'Intelligence Service. Il installe son P.C. à Toulouse où il organise le service des parachutages devenu la SAP (Section des Atterrissages et des Parachutages). Grâce à son travail incessant de recherche des terrains d'atterrissage, de grandes figures de la Résistance comme Pierre Brossolette et Pierre Viénot purent être acheminées vers l'Angleterre. Recherché par la Gestapo, il échappe à plusieurs arrestations. Il organise également une chaîne d'évasion par l'Espagne qui permet le passage de la frontière à de nombreux agents du BCRA.


René Cassin
Responsable du service juridique de la France Libre, membre du Conseil de défense de l'Empire à sa création en octobre 1940, René Cassin est le rédacteur des statuts de l'Ordre de la Libération créé par l'ordonnance n° 7 du 17 novembre 1940.René Cassin, qui multipliera pendant la guerre les interventions à la radio de Londres et les articles dans la presse française libre, est nommé Commissaire à la Justice et à l'Instruction publique du Comité national français en septembre 1941. Il entame, fin 1941, une tournée de trois mois au Proche-Orient et en AEF.


Étienne Schlumberger
Après un embarquement pour la dernière croisière avant la guerre du navire école Jeanne d'Arc, il entre à l'Ecole du Génie maritime. A sa sortie de l'Ecole, il est affecté à l'arsenal de Cherbourg à la section réparation des sous-marins, de février à juin 1940.
A l'arrivée des Allemands, le 19 juin 1940, ayant pu mettre les quatre sous-marins dont il avait la charge en état de flotter, il organise leur remorquage vers l'Angleterre puis, s'étant emparé d'une vedette des constructions navales, il rejoint, en mer, le sous-marin Ondine. Il rallie la France libre au début de juillet 1940, ayant demandé à embarquer, il est affecté enseigne de vaisseau de 1ère classe sur l'aviso Commandant Duboc. Il prend part à l'opération de Dakar en qualité d'officier adjoint au commandant Thierry d'Argenlieu, chef de mission des parlementaires dont la vedette est prise sous le feu des mitrailleuses de terre. Il se porte sans hésiter de l'avant à l'arrière de la vedette donnant à tous un exemple de sang-froid et de valeur militaire.


Laure Diebold


Georges Guingouin
Georges Guingouin organise la résistance dès juillet 1940, forme des groupes clandestins, édite et diffuse des tracts contre le gouvernement de Vichy, confectionne des fausses cartes d'identité.
En février I94I, il échappe de peu aux inspecteurs de police venus l'arrêter. En avril, il "prend le maquis", se réfugiant dans une sapinière de la commune de Soudaine-Lavinadière en Corrèze.Il crée les premiers groupes armés qu'il baptise "Francs Tireurs." Objet d'une attaque allemande du 17 au 24 juillet 1944 au Mont Gargan, la 1ère Brigade du colonel Guingouin perdit 97 tués et blessés infligeant à l'ennemi des pertes triples, soit 342 soldats tués et blessés. L'homme que le général de Gaulle a présenté dans la citation qu'il lui a accordée comme "une des plus belles figures de la Résistance" va être victime d'une machination montée par deux policiers qui, sous l'occupation, l'avaient poursuivi en vain.


Mathurin Henrio
Il est tué d’une balle dans le dos par les Allemands qui le poursuivent et qui lui donnent ensuite le coup de grâce. Il avait 14 ans. Le lendemain son corps est exposé à la mairie de Baud et le surlendemain trois mille personnes assistent à ses obsèques.


Pierre Tassin de Saint-Péreuse
Envoyé en stage de pilotage à Meknès au Maroc, Pierre Tassin de Saint Péreuse entend à Casablanca l'appel du général de Gaulle à la suite de quoi il décide, avec quelques camarades, de poursuivre le combat.
Arrivé en Angleterre le 13 juillet, il s'engage immédiatement dans les Forces aériennes françaises libres et est affecté à l’Escadrille de bombardement Topic, qui quitte l'Angleterre pour Takoradi en Gold Coast en octobre 1940. Au retour d'Alger le 15 juillet 1943, un accident d'avion coûte la vie à quatre des passagers parmi lesquels le lieutenant pilote Marcel Lebois ; grièvement blessé et amputé de la jambe droite, Pierre de Saint Péreuse est remplacé par le capitaine de Maismont à la tête du "Bretagne". Après une longue et pénible convalescence, il est affecté à l’état-major des FAFL en Grande-Bretagne.


Henri Beaugé-Berubé
Il quitte la France en juin 1940 pour s'engager dans l'armée canadienne, mais ayant appris à Londres l'Appel du général de Gaulle, il rejoint les Forces françaises libres le 1er juillet 1940.
Henri Beaugé entre alors à l'Ecole des élèves-officiers de la France Libre à Camberley puis, affecté au Bataillon de marche n°3 au Moyen-Orient en janvier 1942, en tant qu'aspirant, il prend part à la campagne de Libye (1942-1943).Le lieutenant Beaugé s'illustre encore le 10 avril 1945 au Fort de Brouis où il exécute des tirs extrêmement précis sur les tourelles et dans les embrasures, aidant de façon continuelle les éléments d'assaut.


François Sommer
François Sommer est né le 25 décembre 1904 à Mouzon. Mobilisé en septembre 1939 à la 34ème Escadre de Bombardement avec le grade de sergent-chef, François Sommer effectue avec cette unité aérienne 25 missions de guerre jusqu'en juin 1940 ; il est accidenté trois fois et reçoit deux citations à l'ordre de la Division. Replié en Afrique du Nord au moment de l'armistice, il est démobilisé en août. De retour en France occupée, il entre en contact en décembre 1940 avec le mouvement de résistance "Ceux de la Libération" (CDLL) dont il devient l'un des responsables avec Ripoche et Médéric.
Après un mois d'incarcération en Espagne, François Sommer parvient finalement à Londres le 16 mars 1943. Engagé immédiatement aux Forces Aériennes Françaises Libres, il obtient, malgré son âge, d'être affecté comme observateur au Groupe de Bombardement "Lorraine" en qualité de sous-lieutenant. Il effectue 53 vols de guerre dont une émission de fumée devant les corps de débarquement en Normandie le 6 juin 1944.
Fin octobre 1944, il est nommé lieutenant et chef de cabinet du général Valin, chef d'Etat-major général de l'Armée de l'Air. Après cinq ans et deux mois passés en activité de service, il est démobilisé fin 1945.


Jean Maridor
Jean Maridor est né le 24 novembre 1920 au Havre. Son père était chauffeur routier et sa mère épicière. Refusant la défaite, il cherche un moyen de s'évader de France et, le 24 juin 1940, parvient à s'embarquer à Saint-Jean-de-Luz, sur un bâtiment, l'Arrandora Star, en se mêlant aux troupes polonaises évacuées vers l'Angleterre.
Fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle, Jean Maridor reçoit ses galons de capitaine en juin 1943. A partir de juin 1944, les bombes volantes allemandes (V1) deviennent la cible privilégiée des chasseurs d'Angleterre et particulièrement de Jean Maridor qui en inscrit 10 à son tableau de chasse. Il totalise alors 776 heures de vol dont 380 de vol de guerre, 10 victoires aériennes et la destruction de 25 bateaux et de plus de 100 chars. Le 3 août 1944, au cours d'une de ces dangereuses sorties aériennes, le capitaine Jean Maridor aperçoit au-dessus de la banlieue de Londres un V1 qui se dirige droit sur un hôpital. N'ayant pu l'abattre en vol, il s'approche à moins de 50 mètres du V1 qu'il détruit à coups de canon. Mais l'explosion de la bombe détruit en vol l'appareil de Maridor qui se sacrifie volontairement en détruisant sa onzième bombe volante.


Jean Cavaillès
Nommé professeur à la Sorbonne pour la rentrée de 1941, Jean Cavaillès quitte Clermont-Ferrand pour la capitale. A Paris, il adhère rapidement à "Libération-Nord" et fait bientôt partie du Comité directeur du mouvement dans lequel il joue un rôle essentiel.
Naturellement révoqué par Vichy, recherché par la police, il entre dans la clandestinité, recherche les moyens nécessaires pour agrandir son réseau et part pour Londres en février 1943. Il rencontre à plusieurs reprises le général de Gaulle.Trahi par un de ses agents de liaison, il est arrêté le 28 août 1943 à Paris ainsi que sa sœur et son beau-frère. Torturé par la Gestapo de la rue des Saussaies, il est incarcéré à Fresnes jusqu'à la fin 1943 puis interné à Compiègne en janvier 1944 en attente d'être déporté.
Finalement transféré à Arras, il est condamné à mort par un tribunal militaire allemand et immédiatement fusillé à la Citadelle d'Arras le 17 février 1944.


Georges Koudoukou
Le 28 août 1940 à Bangui, il se rallie à la France libre entraînant derrière lui la troupe indigène de la garnison.
Promu au grade de sous-lieutenant le 27 décembre 1941, nommé adjoint au commandant du BM 2, il devient le premier officier centrafricain. Amputé d'une jambe sur place par le Dr Mayolle, il est évacué de Bir-Hakeim lors de la sortie de vive force dans la nuit du 10 au 11 juin.
Quelques jours plus tard, vraisemblablement le 15 juin 1942, le sous-lieutenant Koudoukou décède des suites de ses blessures dans un hôpital d'Alexandrie.


Dominique Kosseyo
Tirailleur de 2ème classe, il passe à la France Libre le 29 août 1940, date de ralliement du Moyen-Congo, et est affecté au Bataillon de Marche n° 1, dès sa formation en septembre 1940. l prend part à la campagne du Gabon où, le 25 octobre 1940, devant Lambaréné, il est blessé par balle. Hospitalisé, il est, à sa sortie de l'Hôpital, affecté à la 2ème Compagnie du Bataillon du Pool de Brazzaville.
Le 14 juillet 1941, il reçoit la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle, à Brazzaville. Le 1er septembre 1941, il passe au Dépôt de Guerre du Moyen-Congo puis, le 28 avril 1942, à la 10ème Cie du Régiment de Tirailleurs du Cameroun. Le 1er janvier 1943, la 10ème Compagnie devient la 2ème Compagnie du Bataillon de Marche n° 9 qui est envoyé à Djibouti où il débarque en avril 1943. Là, Dominique Kosseyo est à nouveau blessé en service commandé dans un accident de camion, le 1er septembre 1943. En octobre 1943, il est muté à la Compagnie Lourde du BM 9 et stationne à Beyrouth jusqu'à la fin des hostilités.
Libéré du service actif, au bout de 7 ans et trois mois, il devient cultivateur à Bria. En 1947, caporal de réserve, il reçoit la Médaille Militaire à titre exceptionnel.


Robert Kaskoreff
Refusant la défaite, il crée en octobre 1941 un groupe de résistance dans le Calvados puis prend contact au début de 1942 avec le mouvement de l'Organisation civile et militaire (OCM) auquel il se rattache ; très vite, il prend une part active dans le fonctionnement de l'organisation. Bientôt, il est désigné comme chef départemental de l’OCM ; il augmente les effectifs et les organise en unités, s'occupant de la formation des chefs de groupe et des parachutages. Après une vague d’arrestations au sein des mouvements de résistance à Caen à la mi-décembre 1943, il doit quitter la région et échappe de justesse à la Gestapo. Il se cache à Paris d'où, par l'intermédiaire d'agents de liaison, il réorganise ses départements. En janvier 1944, Robert Kaskoreff reçoit la direction du 3e Bureau de l’Etat-major des Forces françaises de l’Intérieur (FFI) pour la Région M. Il multiplie les contacts avec les délégués militaires régionaux et départementaux (DMR et DMD), avec les mouvements de résistance (Libération et Ceux de la Libération) et avec les Franc-tireurs et Partisans (FTP). Au lendemain du débarquement de Normandie, il est promu lieutenant-colonel et chargé des fonctions de délégué d’Etat-major de la Région M. Les troupes sous ses ordres font des milliers de prisonniers allemands. Après le départ des troupes allemandes il assure des missions de sécurité et l’intégration des troupes FFI dans l’armée régulière.


Romain Gary
En juin 1940, le sergent Kacew se trouve à Bordeaux-Mérignac et décide de rallier les Forces françaises libres.
Il s'évade de France par avion, atterrit à Alger, séjourne à Meknès et Casablanca le temps de trouver un cargo britannique qui l'emmène à Gibraltar ; deux semaines plus tard, le 22 juillet 1940, il débarque à Glasgow.
Dès son arrivée, il demande à servir dans une unité combattante sous le nom de Romain Gary et est promu au grade d’adjudant en septembre 1940. Promu lieutenant en décembre 1942, Gary se distingue particulièrement le 25 janvier 1944 quand, leader d'une formation de six appareils, il est blessé par un éclat d'obus . Malgré sa blessure, il guide son coéquipier et l'ensemble de sa formation avec suffisamment de maîtrise pour réussir un bombardement très précis et pour ramener l'escadrille à la base.
Temporairement inapte au combat, le lieutenant Gary est affecté à l’Etat-major des Forces aériennes françaises à Londres à partir de mai 1944. Capitaine en mars 1945, il a effectué sur le front de l'Ouest plus de 25 missions offensives totalisant plus de 65 heures de vol de guerre.


Henri Fertet
Elève intelligent et appliqué, il intègre, pendant les vacances de l’été 1942, un groupe de résistance dirigé par Marcel Simon, jeune agriculteur et secrétaire de la Jeunesse agricole chrétienne (JAC) locale, à Larnod, à quelques kilomètres de Besançon. En février 1943, le groupe intègre l’organisation des Franc-tireurs et Partisans (FTP) et devient le Groupe-franc "Guy Mocquet" qui s’organise rapidement dans la lutte clandestine. Henri Fertet participe comme chef d’équipe à trois opérations : à l’attaque du poste de garde du Fort de Montfaucon le 16 avril 1943 pour s’emparer d’un dépôt d’explosifs qui entraîne la mort d’une sentinelle allemande. Le 7 mai suivant, à la destruction d’un pylône à haute-tension à Châteaufarine près de Besançon. Le 12 juin 1943, sur la route Besançon-Quingey, il prend part également avec Marcel Reddet, à l’attaque du commissaire des douanes allemand Rothe dans le but de lui prendre son arme, son uniforme et les papiers qu’il transporte. Henri Fertet tire sur le commissaire, le blessant mortellement mais l’arrivée d’une moto les empêche de se saisir des documents. Activement recherché, arrêté par les Allemands le 3 juillet 1943, il est jugé par un tribunal de guerre allemand le 18 septembre 1943, il est le plus jeune des prévenus et est condamné à mort en même temps que 15 de ses 23 co-inculpés dont 7 autres seront déportés.


Georges André Malraux
En mars 1944 son frère Claude, résistant, est arrêté par la Gestapo, puis, au mois de mai, c'est au tour de son frère Roland, adjoint au Major Harry Peuleve, du SOE, qui l'avait mis en rapport avec les réseaux de Résistance et le groupe Vény du Lot.
André Malraux s'engage alors dans le combat. Passé dans la clandestinité, sous le nom de Colonel Berger, En août 1944, sur l'initiative de Malraux, des négociations sont entreprises en vue de la reddition du 95e Sicherheits-Grenadier, établi à Brive. Le 15 août, à 19 h 30, l'acte de capitulation est signé au Château de la Grande-Borie, à Malemort. A 21 heures les troupes du Maquis font leur entrée dans les rues de Brive. Il est fait Compagnon le 17 novembre 1945.


Lazare Pytkowicz
Avec le reste de sa famille, Lazare est arrêté à son tour le 16 juillet 1942 lors de la rafle du Vel' d'Hiv'. Profitant d'une bousculade, Lazare parvient à s'échapper. Il demeure quelques temps chez des amis à Paris puis, avec M. Etienne Moulin, membre de la résistance et qui lui fait faire de faux papiers, il quitte la capitale fin 1942. A Lyon, Etienne Moulin est arrêté ; des membres de son réseau de résistance préviennent le jeune Lazare de cette arrestation et lui annoncent qu'il va être installé à la campagne. Ce dernier refuse et déclare qu'il veut se battre contre les Allemands. C'est ainsi que Lazare Pytkowicz, alias Petit Louis, devient agent de liaison des groupes francs des Mouvements unis de Résistance (MUR) en janvier 1943 alors qu'il n'a pas quinze ans. Le 24 octobre 1943, Petit Louis est arrêté par la Gestapo à Lyon. Interrogé, il réussit à induire en erreur les inspecteurs et se fait conduire par eux à un faux rendez-vous nocturne d'où il parvient à s'échapper. Immédiatement il reprend son activité. Trop connu désormais à Lyon, il est envoyé à Paris comme agent de liaison des groupes francs du Mouvement de Libération nationale (MLN), nouvelle appellation des MUR, que commande Serge Ravanel. Le 27 janvier 1944, à Paris, il est arrêté par la Milice et est remis entre les mains de la Gestapo. À la gare de Lyon, le 14 juillet, au moment de sa déportation, il parvient une nouvelle fois à s'échapper.


Pierre Rosset-Cournand
Est né le 2 juin 1924 en Afrique du Sud. Agé de 10 ans, il rejoint aux Etats-Unis sa mère et son père d'adoption, le professeur André Cournand, prix Nobel de Médecine. Admis à Harvard, il choisit de s'engager dans les Forces Françaises Combattantes en avril 1943. Affecté à la mission militaire française à Washington, il est attaché, dès sa sortie de l'Ecole, à l'OSS (Services Secrets américains). Il part pour l'Angleterre en décembre 1943.En février 1944, Pierre Rosset-Cournand passe à la Mission Militaire de Liaison Administrative (MMLA) mais cette situation, trop éloignée des combats, ne lui plaît guère.En mai 1944, il s'engage au 3ème Régiment de Chasseurs Parachutistes (3ème RCP). Après un entraînement en Ecosse, il obtient rapidement son brevet parachutiste. Le 5 août 1944, il est parachuté en Bretagne avec sa section et participe aux opérations de harcèlement qui préparent la voie aux troupes américaines. Aux environs de Plabennec, il parvient à prendre une batterie légère de DCA. Sa conduite remarquable au cours de cette mission lui vaut de recevoir la Croix de Guerre. Le 10 septembre 1944, il prend part au combat de Hautechaux-Roide. Le 14, il effectue une reconnaissance audacieuse qui permet la prise sans coup férir du village d'Accolans tenu par 300 Allemands.Le 15, il participe à l'attaque de Geney dans le Doubs ; la résistance de l'ennemi est très forte. Il tombe au combat, au moment où il protège, le repli de ses hommes.

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